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therefore, be expected, that they would have no enemy except in the profligate, and the disbeliever; but yet, such are the very men who, in the opinion of some, cannot be too poor-men who may be abused without reason, and plundered without injustice. A wise Government, however, will not desert the Church, whilst the Church remains true to itself. A free Government cannot subsist without Religion, nor Religion without a Clergy. If only, my Reverend Brethren, we take heed to our Ministry, if only we walk worthy of our vocation, we shall never want the support of the wise and good; and, what is beyond all secular considerations, thus acting, we may humbly hope for the favor and protection of Almighty God.

In conclusion, my Reverend Brethren, give me leave to indulge the pleasing office of giving thanks where thanks are due. The kind manner in which I have been welcomed among you, the desire you have hitherto evinced to meet my anxious wishes respecting residence and duty,-these good feelings on your part, have made a deep impression on a mind, not insensible to kindness. I anticipate, therefore, the same mutual good understanding which gladdened the labors of my former Diocese. Your credit, your faithful and effective discharge of your ministerial functions, are the only objects I have had in view in all that I have recommended to you.

With pleasure, then, and with pride, do I look forward to the continuance of my connexion with you. This Diocese has been long distinguished for native loyalty, and for sound constitutional principles in Church and State. May it, by the blessing of Almighty God, be no less distinguished for the promotion and increase of true Religion among us. Of myself indeed, if it be allowed me to speak, I would say, truly but humbly, that it will always be my anxiety and labor to deserve your esteem and support; and deserving, I have no doubt, I shall always attain them.

PROCÈS DU CONSTITUTIONNEL.

Substance du discours de M. DUPIN, adressé à la Cour Royale de Paris, à l'occasion du Procès contre le Constitutionnel, en faveur de l'Accusé.

MESSIEURS, cette réplique inattendue, et je pourrais dire inespérée, du ministère public, prouve, contre son assertion, que le terrain ne se refuse pas à la discussion. M. l'avocat-général n'y invite, au contraire, et m'y ramène lui-même par ses variations. A la première audience, il a cru devoir déserter les doctrines de l'acte d'accusation, pièce fondamentale du procès; aujourd'hui, se repliant encore sur lui-même, il vient armé d'un nouveau mode de défense. Cette mobilité de l'accusation n'est pas seulement remarquable en ce qu'elle trahit son embarras et ses incertitudes, elle tient aussi à ce genre de délit qui n'a pas de corps, qui s'évapore, qui échappe à l'analyse et à la discussion.

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Du reste, on a mal compris et mal qualifié la défense, lorsqu'on dit que j'avais répondu au procès de tendance intenté au Constitutionnel par un procès de tendance contre le clergé catholique. Je croyais avoir à l'avance énergiquement protesté contre une telle interprétation, par cette déclaration si franche, si vraie, si bien sentie, que c'était un catholique qui plaiderait devant vous pour le Constitutionnel.

Je m'étais efforcé de remettre sous son véritable point de vue la question que les efforts de l'accusation tendaient à déplacer. Je vous disais, et je répète, qu'il fallait voir la tendance dans le but politique du journal, et non dans quelques faits qu'on avait isolés, tronqués et dénaturés pour pouvoir les incriminer plus facilement. Séparant avec soin la religion de ce qu'on veut couvrir du manteau de la religion, je vous demandais si c'était elle qu'on avait attaquée, en dénonçant des crimes qu'elle condamne, en flétrissant des superstitions qu'elle réprouve, en signalant l'introduction dans l'état, de corporations non autorisées et que nos lois prohibent; enfin, en

combattant une exagération de principes soi-disant religieux, un ultramontanisme qui menace à la fois l'indépendance de la couronne et les franchises de la nation. Loin d'attaquer la religion, je l'ai défendue, en disant que c'était la compromettre aux yeux des hommes qui ne savent pas séparer les choses les plus respectables de l'abus qu'on en peut faire, que de demander au nom de la religion la suppression de celle de nos libertés à laquelle la nation est le plus attachée et qui forme la garantie de toutes les

autres.

Malgré ces déclarations, je devais sans doute m'attendre à être calomnié. On pourra, malgré l'évidence du contraire, m'accuser d'irréligion, d'athéisme même! Tel a été le sort de ceux qui m'ont précédé dans la carrière que j'ai parcourue devant vous ! Mais qu'importent ces vaines clameurs? Chaque profession a ses dangers, et c'est une partie de sa gloire que de savoir les braver. En parlant librement, j'ai voulu rehausser l'honneur du barreau, comme vous releverez, par l'énergique indépendance de votre arrêt, l'honneur de la magistrature !

Fidèle à son premier système, M. l'avocat-général s'est efforcé d'établir que les faits énoncés par le Constitutionnel étaient faux, toutes les fois qu'il a espéré pouvoir le faire avec quelque succès; mais aussitôt que la preuve lui échappe, il se rejette sur l'intention, qu'il incrimine à défaut des actes.

Messieurs, je ne puis accepter ce mode de discussion. Attachons-nous toujours aux principes; on ne saurait les méconnaître sans péril.

Or, il est de principe que toute instruction doit se faire à charge et à décharge; que toute instruction, pour être légale, doit être ordonnée par la justice, conduite et surveillée par un magistrat; qu'il faut que cette instruction puisse être contredite par le prévenu. Et cependant, ici tout est l'œuvre de la police et d'une administration impérieuse à l'encontre de fonctionnaires dépendans.

Qu'on ne dise pas que le Constitutionnel a produit de son côté des lettres et des certificats. On l'accusait de mauvaise foi; il a dû prouver qu'au contraire il avait agi de bonne foi, sur les renseignemens fournis par les gens du pays, et souvent par les parties intéressées elles-mêmes. Et du reste, loin de vouloir faire de ces documens des pièces irréfragables, il a été le premier à demander une enquête, devant laquelle le ministère public a reculé.

Il objecte qu'en cas de diffamation, une enquête n'est pas admissible; cela pourraît être vrai si un particulier intentait au Constitutionnel un procès de ce genre; mais ici il s'agit d'un procès de tendance qu'on veut faire résulter de la révélation de faits prétendus calomnieux: il est donc permis, il est même indispensable d'examiner s'ils sont vrais ou faux.

Considérez, toutefois, quel est le désavantage de ma position! J'ai à combattre une accusation soigneusement préparée, et que je dois supposer avoir été méditée avec maturité. On a pu recueillir de toutes parts des lettres, certificats, attestations, obtenus peutêtre par surprise, séductions ou menaces. Le télégraphe luimême a pu devenir, comme je l'ai dit ailleurs, un officier de police judiciaire. Enfin, tous ces documens recueillis, le ministère public a élaboré une discussion écrite, où a pu briller la pureté du langage et l'élégance des formes. Et moi, dénué de tous ces secours, je suis obligé d'improviser à la bâte une réplique pour laquelle je sens que j'ai besoin de toute votre indulgence.

Mais, dans ce désavantage de position, je trouve une compensation qui est toute en faveur de ma cause: c'est que je puis à l'instant réfuter victorieusement l'accusation; et, sans autre préparation que le temps de classer mes pièces, pendant que je recueillais les paroles de M. l'avocat-général, je me trouve en mesure de lui présenter, en fait comme en droit, une réponse précise, et qui, je crois, vous paraîtra péremptoire.

Venons aux différens faits:

On vient de citer une lettre que M. le curé de Fécamp a eu la charité d'écrire au ministère public pour l'armer lui-même contre le Constitutionnel. Vous mettrez en balance la lettre d'une partie intéressée, avec le certificat que je vous ai déjà fait connaître, certificat signé de douze notables du pays, parmi lesquels se trouvent un ancien adjudant-général, un conseiller municipal, un juge au tribunal de commerce, un chirurgien, un manufacturier, etc. Vous péserez ces témoignages, et vous verrez si un journal est coupable de malveillance, lorsque sa véracité est appuyée sur de pareilles garanties.

Passons à un autre fait, celui des boîtes d' artifice de SaintNicolas. Un certificat produit par M. l'avocat-général, et signé par seize notables de Saint-Nicolas, atteste que ce n'est pas derrière l'autel que les boîtes ont été tirées. C'est ici qu'est la caption. Le lieu n'est qu'un accident, une circonstance indifférente; le fait principal, c'est le bruit, c'est l'explosion arrivant aux oreilles des assistans, et jetant l'épouvante parmi eux. Voilà ce qu'on a appelé de la fantasmagorie; voilà ce qu'on a blâmé comme un moyen humain et dramatique, qui ne devrait pas être mis en usage pour appuyer la prédication de l'Evangile.

A la question de savoir si ces boîtes ont été tirées, on répond subtilement qu'on n'a pas tiré de boîtes derrière l'autel. Non sans doute; mais on a tiré ailleurs, on en a tiré derrière une muraille adossée au chœur de l'église. Vous vous rappelez, à cet égard, le certificat de cet honnête notaire qui a cédé à la voix de sa con

science, en expliquant les faits, dans la crainte qu'on n'abusât de sa signature.

Mais ce n'est pas tout. Le Constitutionnel a fait faire des sommations extrajudiciaires pour obtenir des documens certains sur cette partie de la cause. Ces sommations ont été faites aux autorités locales des communes parcourues par les missionnaires. Voici d'abord comment les questions ont été posées; vous n'y verrez rien de subtile ni de captieux.

"Le requérant, désirant prouver à la justice la vérité de certains faits avancés dans le Constitutionnel à l'occasion des missions qui ont eu lieu dans differentes communes, et notamment dans celles de l'arrondissement de Toul, où la mission a eu lieu sur la fin de l'année 1824 et au commencement de 1825, a cru devoir prendre le parti de s'adresser aux autorités locales des mêmes communes. C'est pourquoi j'ai sommé ledit sieur maire, de me déclarer s'il est de sa connaissance personnelle, ou s'il a appris par la notoriété publique, que, lors des exercices des missions qui ont eu lieu dans ladite commune, au moment du pardon général ou de l'annonce du jugement dernier, des boîtes, pétards, ou décharges de mousqueterie n'ont pas produit de violentes détonations à la porte, derrière le chœur des églises, ou dans des lieux très-rapprochés ; si ces mêmes détonations, n'ont pas donné l'épouvante à certains individus qui assistaient à ces cérémonies, à tel point que les uns sont tombés en faiblesse, que d'autres ont éprouvé des secousses si violentes que leur santé en a été altérée; si, lors de l'exercice de ces mêmes missions, on n'a pas donné des instructions au milieu des tombeaux, si, pendant la nuit, on n'a pas figuré une tête de mort avec une citrouille percée, dans laquelle était une chandelle allumée, et si cette apparition inattendue n'a pas frappé les imaginations et porté l'épouvante dans les esprits, et tels autres faits capables de déranger des têtes faibles."

Voilà les questions. Voici maintenant les réponses:

"M. le maire de Lucey a dit que, pendant les célébrations qui se faisaient par les missionnaires, on a tiré dans la soirée, au commencement de la nuit, plusieurs coups, soit de boîtes, de fusil ou de pistolet, ne sachant pas le sieur maire de quels instrumens on s'est servi pour causer ces détonations ; que ces coups, quoique faisant un gros bruit, n'ont fait impression sur personne, et qu'aucun individu frappé de terreur, n'a été incommodé ni troublé; ces coups ont été tirés dans le voisinage de l'église. Il ajoute que les missionnaires ont prêché dans le cimetière, qu'on y a placé une citrouille percée à jour, avec une chandelle allumée pour figurer une tête de mort; mais qu'il ne sait point quel est celui qui l'a placée sur les fosses, et qu'elle n'a causé aucune frayeur aux assistans qui étaient en grand nombre, et a déclaré n'avoir aucun autre renseignenient à donner, ayant dit tout ce qui était de sa connaissance. Laquelle déclaration il a signé en visant le présent original; et afin qu'il n'en ignore, je lui ai délivré copie du présent exploit. Le coût est de 7 fr. 53 cent.

F. CHRETIEN."

A ces mêmes questions, voici ce qu'a répondu l'adjoint de la commune de Meuillot :

"Le sieur Paul Etienne, adjoint du maire, absent pour quelques jours, après avoir pris lecture de tout ce que dessus, a dit que les missionnaires ont

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