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M. Juan Sacasa. Celui-ci est revenu les derniers jour de novembre au Nicaragua. Aussitôt après son retour, le Mexique le reconnaît comme président. En faisant cela, il se base sur la Constitution du Nicaragua, comme les États-Unis l'ont fait en reconnaissant le président liberal, Adolpho Diaz. —,,As to the constitution" of Nicaragua - well, it's no longer much more than a joke", disait le Sénateur la Folette au Sénat américain, le 3.1.'27.

Le secrétaire d'Etat américain Kellog a mis l'intervention mexicaine en rapport avec la propagande Bolchéviste contre les EtatsUnis. Il a cité une déclaration de Tchichérine, faite au Comité exécutif, en mars '25, concernant une base politique de l'U.R.S.S. en Amérique, dès que l'U.R.S.S. reconnaîtrait le gouvernement du Mexique. En outre il fait ressortir la résolution adoptée par le Comité exécutif de l',,Internationale communiste", en mars 1926, déclarant ,,que les ouvriers et les paysans des Etats latino-américains pouvront être de grande importance dans la lutte future contre la bourgeoisie des Etats-Unis." Il peut être intéressant de faire connaître la décision du Comité de la III Internationale, de février '27, d'organiser une intense propagande révolutionnaire aux Etats-Unis et dans l'Amérique latine. Le Mexique a été choisi comme base des opérations. Des propagandistes espagnols et portugais, désignés par le comité, semblent déjà être partis pour le Mexique, munis des instructions nécessaires (J. d. G., 18.1.'27).

Le gouvernement mexicain dans une déclaration du 13 janvier '27 nie catégoriquement qu'il aurait une relation quelconque avec les Soviets concernant l'Amérique latine.

Cependant, ce n'est pas seulement dans le Nicaragua que les États-Unis et le Mexique se sont rencontrés. Un conflit direct est surgi à cause des nouvelles lois mexicaines, sur la propriété foncière et sur le pétrole. Selon ces lois : 1°. tous les propriétaires et concessionnaires étrangers sont obligés de faire une déclaration auprès du ministre des affaires étrangères pour obtenir la confirmation de leurs propriétés. 2°. Les propriétaires et concessionnaires étrangers de terres, de mines et de champs pétrolifères sont obligés de se considérer comme Mexicains pour tous les effets juridiques de la possession dont ils jouissent. 3°. Aux étrangers est interdite l'acquisition de biens quelconques dans une zone de 100 kilomètres sur les frontières terrestres et de 50 kilomètres le long du littoral. 4°. Aux sociétés étrangères est interdite la possession de plus de 40 % des actions d'une société mexicaine.

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Dans diverses notes, échangées depuis octobre '26, le gouvernement des Etats-Unis a insisté auprès du Mexique, pour faire respecter les droits des citoyens américains. Enfin, le 25 janvier '26 le Sénat adopte à l'unanimité, la proposition du Sénateur Robinson tendant à faire résoudre la question de l'application aux sujets des Etats-Unis, des lois foncières et pétrolifères mexicaines par arbitrage, notamment par une décision du Mixed Claims Commission. M. Robinson ouvre les débats sur sa proposition, en disant que le montant des investements américains au Mexique s'élève à 1.281.161.000 Dollars.

L'U. R. S. S. ET SA POLITIQUE EXTÉRIEURE 1).

L'U. R. S. S. et la S. d. N.

L'invitation de participer à la Conférence économique du 4 mai '27, adressée par le Conseil de la S. d. N. au gouvernement de I'U. R.S. S. est déclinée par note du 24 janvier. Le Conseil, en envoyant les invitations pour la conférence qui sera tenue en vue de

1) Bibliographie.

Traité Lithuano-soviétiste, par Z., L'Est Européen, novembre '26, p. 335. [Les traités de l'U.R.S.S. avec les États de l'Europe orientale].

Le Conflit Pologne-U. R. S. S., concernant le traité russo-lithuanien:

1. Déclaration du représentant de l'U. R. S. S. à Paris, du 6.10.'26.

2. Interview du ministre des affaires étrangères polonais, du 10.10.'26.

3. Notes des gouvernements de la Pologne et de l'U. R. S. S., du 23.10. et

19.11.'26. E. G., nov. dez. '26, p. 631-636, La P., 1.12.'26, p. 776.

"

Vorworte und Nachworte zum russischen-litauischen Vertrag", E. G., nov.dez. '26, p. 604–611. [Un aperçu de l'histoire du Statut de Wilna, depuis l'indépendance de la Lithuanie (16.2.1918) jusqu'à la conclusion du nouveau traite russo-lithuanien (le 28 septembre 1926)].

Le traité russo-lithuanien, du 28.9.'26, avec les notes changées, texte français avec introduction, L'E. N., 13.11.'26, p. 1577.

Bolshevism and the New Islam, by Syed Ali Khanoff, Fortnightly, november '26, p. 657-667. [La politique de l'U. R. S. S., dans le Proche-Orient, comme elle se montre dans la conclusion des traités avec la Turquie, la Perse, et l'Afghanistan].

Die französisch-rumänischen Verträge vom 10 Juni 1926, texte allemand. E. G., février '27, p. 119, où l'on trouve aussi la note russe de protestation, en texte allemand.

The Soviet and the Baltic, by Robert Machray, Fortnightly, janvier '27, p. 99-110.

,,Deutschland und Polen" par H. Rose, E. G. nov.-dez. '26, p. 612-616. [Traitant les relations politiques des deux pays eu égard à l'U. R. S. S. et dans la lumière des relations économiques].

Bulwarks against, Bolshevism. II by Sir John Marriot, M. P. Fortnightly, november '26, p. 684.

Idem III, Fortnightly, février '27, p. 222-232.

Un aperçu des concessions allemandes en Russie, R. E. I., déc. '26, p. 602–604. Aperçu des questions et d'œuvres, relatives aux problèmes de droit des gens, soulevés par la politique de l'U. R. S. S., par Jozef L. Kunz, Z. v. V., XIII, p. 580-586.

la formation d'une union internationale de secours a adressée aussi une invitation, le 18 janvier '27, à l'U. R. S. S.

Dans sa réponse, le gouvernement soviétique faits avoir qu'il refuse catégoriquement, à se considérer comme invité à une réunion tenue dans une ville de la Suisse, que le gouvernement de l'U. R. S. S. a, à maintes reprises, eu l'occasion de faire connaître aux organes de la S. d. N., son opinion sur ce point et que, par conséquent, il se voit obligé de renvoyer la note originale du 18 janvier. L'U. R. S. S. et les Etats baltes.

La politique de l'U. R. S. S., à l'égard des États baltes, semble avoir en vue la conclusion de traités de garantie avec chacun d'eux individuellement. Comme on lit dans la Fortnightly Review, janvier '27, p. 9: „,the Soviet has done its utmost to keep the Baltic States apart pour each other and to prevent them from forming anything in the nature of a Baltic league." L'Est Européen, nov. '26, p. 335, en dit e.a. le suivant:,,En entamant les pourparlers au sujet des pactes de non-aggression et de neutralité avec les Etats membres de la S. d. N., savoir avec la Pologne, la Finlande, l'Esthonie et la Lettonie, la Russie soviétique s'efforçait de faire prévaloir dans les projets de ces traités l'esprit du pacte avec la Turquie et visait surtout à affaiblir, sinon, à annuler complétement les obligations, découlant pour ces Etats de l'art. 16 du covenant."

La série de ces traités s'ouvre par celui avec la Lithuanie, conclu le 29.9.'26. (B. XVI, p. 50). Des négociations sont entamées ensuite avec la Finlande. Celle-ci a posé comme condition qu'un traité de garantie et non-agression contienne aussi des clauses d'arbitrage et de conciliation. Commes les deux partis ne se sont pas pu mettre d'accord, les négociations ont été interrompues, le 1 décembre '26. L'ambassadeur de l'U. R. S. S. à Helsingfors est remplacé, le 15 février '27. Les négociations entre la Lettonie et l'U. R. S. S. ont été reprises, le 17 janvier '27.

Les ministres des affaires étrangères d'Esthonie, de Finlande et de Lettonie se réunissent en conférence, le 4 janvier '27 et décident de ne pas conclure avec l'U. R. S. S. de traités de garantie et de non-agression, qui ne contiennent pas une clause d'arbitrage et de conciliation.

L'U. R. S. S. et la Turquie.

Le 24.11.'27, une conférence a lieu à Odessa, entre des délégués russes et turcs. Le gouvernement russe démentit que pendant la

conférence une convention aurait été conclue; il n'y aurait eu qu'une discussion sur certaines affaires, intéressant les deux pays; le résultat en aurait été un affirmissement des liens d'amitié existant entre I'U. R.S. S. et la Turquie. On a convenu de tenir en peu de temps une deuxième conférence en la Turquie.

L'U. R. S. S. et la Grande-Bretagne.

Le 24 novembre '26 M. Chamberlain déclare à la Chambre des Communes, qu'il à fait savoir au chargé d'affaires de l'U. R. S. S., que la propagande anti-britannique est le principal obstacle à l'amélioration des rapports anglo-soviétiques.

Le 4.1.'27 le gouvernement anglais a refusé a agréer aucun candidat au poste d'agent diplomatique soviétique à Londres.

Le gouvernement anglais a envoyé une nouvelle note de protestation au gouvernement soviétique, à la suite de la continuation de la propagande communiste anti-britannique. Comme on sait, le traité de commerce du 16.3.'21 entre la Grande-Bretagne et l'U. R. S. S. (v. B. IV, p. 466 et V, p. 156) est conclu, à condition, que les deux pays s'abstiennent de propagande hostile, l'un contre l'autre, dans un certain nombre de pays.

La propagande anti-britannique de l'U. R. S. S., qui a continué néanmoins, a donné lieu à diverses notes de protestation britanniques, v. B. IX, pp. 74 et 325, XII, p. 30. (où se trouve aussi le texte de la lettre de Zinovieff au comité central du parti communiste anglais) et B. XV, p. 338.

La nouvelle note, présentée, le 23.2.'27, au chargé d'affaires soviétique à Londres, fait ressortir qu'en dépit de l'accord, signé le 4.6.'23, les hommes, qui occupent les plus hauts postes en l'U.R.S.S., n'ont pas cessé de faire en public des déclarations hostiles à la GrandeBretagne, et que le gouvernement britannique considère qu'il est nécessaire d'avertir l'U. R. S. S., dans les termes les plus graves, qu'il y a des limites à la patience de l'opinion publique en Grande-Bretagne. Voici le texte complet de la note:

Sir

Foreign Office, February 23, 1927. The relations existing between his Majesty's Government and the Government of the Union of Soviet Socialist Republics continue notoriously to be of an unsatisfactory nature.

On the 4th June, 1923, the Soviet Government solemnly signed the following agreement:

"The Soviet Governement undertakes not to support with funds or in any other form persons or bodies or agencies or institutions whose aim is to Bulletin XVI: 2

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spread discontent or to foment rebellion in any part of the British Empire ... and to impress upon its officers and officials the full and continuous observance of these conditions."

In recalling the terms of this agreement in his Note of the 24th October, 1924, to M. Rakowsky, Mr. Ramsay MacDonald stated that —

"No Government will ever tolerate an arrangement with a foreign Government by which the latter is in formal diplomatic relations of a correct kind it, whilst at the same time a propagandist body organically connected with that foreign Government encourages and even orders subjects of the former to plot and plan revolutions for its overthrow. Such conduct is not only a grave departure from the rules of international comity but a violation of specific and solemn undertakings repeatedly given to his Majesty's Government."

In spite of this warning it has been necessary for me on more than one occasion to draw the attention of the Soviet representative in this country to the continuous breach of this solemn engagement. So long as the present rulers of the Union of Soviet Socialist Republics, be they technically members of the Governement or members of the Politbureau, which is the real dominating authority in the Union, or its ambassadors abroad, persist in making public utterances in defamation of Great Britain or in advocacy of a world revolution, no improvement is possible. His Majesty's Governement must once again draw attention to the warning given by my predecessor.

This public attitude of men holding high positions in Russia is, moreover, totally inconsistent with the profession of good will given privately by the representatives of the Soviet Governement in this country. For instance, M. Krassin, late Chargé d'Affaires of the Soviet Union in London, informed me in October last that he was instructed to state that it was the real desire of the Soviet Government to remove causes of difficulty and to establish friendly relations with his Majesty's Government. Yet while this very instruction was being carried out by M. Krassin a regular campaign of public slander and misrepresentation against Great Britain was in process, and not even the Commissar for Foreign Affairs himself, who was, at least nominally, the author of these instructions, could refrain from taking part in this campaign.

His Majesty's Government are indeed well aware of the delusion under which M. Chicherin and many of his colleagues are suffering that Great Britain is continually occupied in plotting against the Union of Soviet Socialist Republics and for this purpose has never ceased to guide the policy of such countries as Poland and the Baltic States and Persia into an orientation directed against Soviet Russia. No impartial study of the policies of those countries, no dispassionate examination of facts and no assurances from his Majesty's Government have availed to dispel an obsession which is as illogical as it is ill-founded. Its continuance, therefore, can only be based on a rooted, even perhaps temperamental, hostility in the minds of the Soviet authorities themselves and a corresponding credulity in regard to false reports from interested informants. M. Chicherin himself, in a particularly hostile speech delivered on December 6 to representatives of the Press in Berlin, openly displayed this preference for bad over good sources of information. Out of a

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