ÉCOLE FLAMANDE. 000000020000 RUBENS. oooooooooo MUSÉE FRANÇAIS. KERMESSE. Dans chaque village ordinairement, le jour de la fête patronale, on vient en foule de tous les environs, et cette réunion, que l'on nomme la fête du pays dans les environs de Paris, l'assemblée en Normandie, porte le nom de Kermesse en Flandre. Rubens, en représentant un sujet de cette nature, nous a montré une foule de paysans se livrant à une grosse et franche gaîté, à leur goût pour la boisson, au plaisir de danser ou plutôt de sauter, et se laissant aller jusqu'à l'ivresse, si commune autrefois dans les fêtes populaires. La scène se passe devant une guinguette; déja les besoins de la faim sont satisfaits, mais les acteurs de cette scène cherchent à prolonger le plaisir de boire. Les paysans, divisés par groupes, sont assis par terre; ils se livrent à des jeux bruyans et grossiers par lesquels ils cherchent à réveiller des sensations amoureuses. Les femmes paraissent avoir quelques peines à résister aux rudes et violentes provocations de leurs adversaires. Des ménétriers, placés sous un arbre, font retentir l'air d'une musique champêtre, qui, jointe au vacarme des buveurs et aux refrains gaillards des chansons, provoque et ranime tous les sens. C'est surtout dans les groupes de danseurs que l'on recounaît l'esprit du peintre; les attitudes, les mouvemens peignent la hardiesse, la vivacité, la chaleur qui animent tous les peronnages. Les poses, les enlacemens sont si bien sentis, si bien exprimés dans les figures, qu'on les voit bondir et se livrer éperdument à ce que la gaîté, le plaisir et l'ivresse peuvent inspirer de plus énergique et de plus passionné. Ce tableau est dans la galerie du Louvre; il a été gravé par Fessard. Larg., 7 pieds; haut., 4 pieds. |