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tacked by thofe, who think it very hard to defpife and to forget in their old Days, what they learned in their Youth, and that others thould get with little Labour that Knowledge, which they could not at tain to without great Pains.

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AN HISTORICAL ACCOUNT of the Life and Trial of MICHAEL SERVET u s. In feveral Letters to ****. By the Author of these Memoirs.

Letter VII.

SIR.

T

HE Unfortunate Servetus being fentenced to be burnt alive on the 27th of October, defired † to fee Calvin two Hours before his Execution. That Reformer went to him, accompanied by two Magiftrates. Servetus begged his Pardon. Calvin replied, he never thought of revenging himself for

*The Sixth Letter may be feen above, Art. LI.

the

+ Expofitio errorum Michaelis Serveti, &c. among Calvin's Theological Traits. Genev, 1576; Pag. 817.

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the hard Words which Servetus had given him. He added, That he had endeavoured for the Space of Sixteen Years to reclaim him from his Errors; that he had writ to him with great) and continued to use him like a Friend, till he faw that Servetus inveighed against him, because he had freely reproved him. He exhorted the Prifoner to pray God that he would forgive him, for having attempted to pluck out three Hypoftafes out of his Effence, &c. When Calvin perceived that his Exhortations made no Impreffion upon the Pri foner, He did not prefume to be wiser than his Mafter, and according to St. Paul's Command, went away from that Heretick, who was condemned by his own Confcience.

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Calvin tells us, That when Serverus heard he was condemned to Death, fometimes he appeared Speechless and without any Motion, fometimes he fetched deep Sighs, and fometimes he made great Lamentations like a Madman, and that he cried out, Mercy, Mercy, after the Spanish way. Here follow fome Verfes, which are a Parody of a Poem written by the French Poet Theophile. That Parody was made by an Admirer of Servetus, or rather by an Enemy to Perfecution. It has been prefixed to my Manufcript of Servetus's Book intituled Chriftianifmi Reftitutio.

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MOY, qui dans la Cité des geliennes,
Vifitay Servet en prifon,
Et qui vids le bruflant tifon
Achever fes dernieres peines:
Je t'adjure par le difcours,
Dont il voulut finir fes jours,
De le voir peint dans cet ouvrage,
Ou j'ay faict auffy peu d'effort,

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Qu'en

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Qu'en fift ce genereux courage,
Dans les atteintes de la mort.

Quelques Seigneurs picquez d'envië,
De le veoir fi bien raifonner,
Aprez l'avoir faict condamner,
Allongerent un peu fa vie,
Afin que la mort euft loifir,
Auparavant que le faifir,
De fe peindre plus effroyable,
Et fans ceffe luy difcourir,
De fon Arreft impitoyable,
Pour le faire long temps mourir.

Et cependant tres ardammhent
Servet fans nul èftonnement
Attendant à fortir de l'onde,
Prioit le Createur du monde:
Dans ces importunes langueurs,
Encor parmy les rigueurs,
De la Juftice inexorable,
Il m'eftoit permis de le veoir,
Et d'un confort peu fecourable,
Luy rendre mon dernier debvoir.

Quelques uns que les moeurs & l'aage
Attachoient à fon amitié,
Par un mesme effort de pitié
Luy rendoient mefme tefmoignage:
Tous à l'object de fon ennuy,
Eftoient moins refolus que luy;
Et confolez par fa parole,
Le voyant fec parmy nos pleurs,
Commé moy venoient à l'efchole,
De bien vivre dans les malheurs.

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A la fin quand le jufte cours si pod si De fes incomparables jours

Fut achevé &c. &c.

750

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Le jour venu que la nature avace Redemandoit une chofe fi rare,

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Sans efpargner non plus cefte belle ame,).
Que le plus for du populaire infame.
Nous revenons pour la dernier fois
A l'entretien d'une fi docte voix.

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Ce coeur divin fe tint tousjours plus ferme,
Lors qu'il fe veid plus proche de fon
e ion, terme,
Sans que l'horreur de fon trefpas certain ro
Y fift paroiftre un mouvement humain n as 1
L'efprit plus fort, voyant fa derniere heure,
Et qu'on le preffe a changer de demeure.

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Il falloit bien qu'une divine effence Au grand Servet euft donné la naiffance: Un fens humain n'eft jamais affez fort, Pour fe refoudre a fouftenir la mort, un Luy dans l'object de fa fin toute proche, D'un front de marbre, & d'une ame de roche d'une proche, Monftroit de l'oeil, du gefte, & du propos, Qu'il demeuroit dans un profond repos, Et que pour veoir des pleurs a fon, martyre, Il eut fallu quelque chofe de pire: Et ne fouffrift jamais dans la prifon, June Qu'un seul souspir fist, honte a fa raifon |fa railored ટાઇગ

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Puis il s'affit, & tout fe repofant,oh A D'un efprit grave, & d'un difcours puiffant Avant fe tafre il nous fift prendre envie,192 19 De l'aller fuyvre au fortir de la vie.

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Voyez, dict il, comme au plus grand mal-heur,

La volupté fuit de prez la douleur
Fay ce foulas, a caufe de la chaifne
Et ce plaifir a caufe de ma peine

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Je beni le Juge & la Loy: 3
Cefte rigueur ne m'eft point dure
Et quiconque aura l'ame pure,
Aymera la mort comme moy.

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Car je fcay qu'efloignant la maffe de la terre, Ou tant d'adverfitez m'ont tousjours faict la guerre, Je feray comme un Dieu:

Er que dans l'aultre monde

Je doibs trouver un lieu,

Ou pour les gens de bien tant de douceurs abonde

La les fatales ordonnances Donnent les joyes & les tourmens Les bons prennent les recompenfes, Et les mauvais les chaftiments.

C'eft pour quoy fans aucun remords,
Vifitant le pais des morts,
Mon efprit joyeux imagine
Qu'il eft icy comme eftranger,
Et qu'il va d'un lieu paffager,
Vers le lieu de fon origine,

Ou nul fans foy vraye & bonté,
Encore n'eft jamais monté.

C'eft ce grand palais de lumiere)

Ou noftre parfaicte raifon,
Doibt habiter une maison,
Plus heureufe que la premiere,

A des felicitez fi rares,

C

Se doibt donner tout noftre foing
Car cette gloire de bien loing
Paffe la pompe des Tiares.

I have read in a printed Book, that when Servetus was carried to the Place of Execution, Calvin food at a Window, and fmiled when he faw him go by; but I am fully perfuaded that it is a horrid Calumny.,

Y 2

William

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